La Lanterne de Diogène

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La priorité de l'éducation

L'éducation devrait être une priorité nationale d'après le Premier ministre Lucien Bouchard. Qu'entend-il faire au juste? Dans ce domaine crucial pour l'avenir du Québec, les décisions ne doivent pas être prises à la légère. Or, les États généraux sur l'éducation ont accouché d'un rapport important sur la situation de l'école dans la province et il y a eu par la suite des audiences nationales suivies de recommandations pour tous les niveaux de l'enseignement.

On assiste donc à une profonde remise en question du système de l'éducation et il devient urgent d'agir.

Comment adapter l'école aux exigences nouvelles de l'informatisation, de l'automatisation, de la mondialisation des marchés, etc., tout en tenant compte d'une mission de formation fondamentale des citoyens d'aujourd'hui?

L'homme contemporain vit dans un monde en mouvement où le progrès technologique et scientifique s'accélère à une vitesse exponentielle, ce qui provoque de brusques changements de rythme de vie. Il perd ainsi progressivement son identité. Comment concilier la formation au marché du travail de plus en plus technocratique, stressant et déshumanisant, et la formation du citoyen éclairé qui pense par lui-même? Comment donc l'école pourra-t-elle arriver à harmoniser la formation d'un être humain équilibré et qui soit en même temps préparé aux changements continuels dans son travail et dans son milieu de vie?

En partant des besoins de la société contemporaine, plutôt que de prétendues théories pédagogiques ou des demandes ponctuelles d'industries ou des chasses gardées, on peut facilement identifier deux rôles que l'école devrait désormais assumer : former des travailleurs prêts à faire face aux bouleversements dans leur emploi et former des personnes autonomes qui peuvent s'adapter aux changements dans leur vie.

Il n'y a malheureusement pas de recette miracle. La situation économique précaire du gouvernement ne permet pas de grands chambardements dans le domaine de l'éducation. Il faudrait investir temps et argents pour réellement trouver une nouvelle vocation à l'école qui, à l'heure actuelle, ne forme que des travailleurs mal adaptés aux exigences nouvelles et qui sont dépassés par les événements.

Le marché de l'emploi ne sera plus jamais comme avant. Le plein emploi est une notion désuète. Comment l'école pourra-t-elle apprendre à vivre aux citoyens de demain dans ce contexte?

Le défi du système de l'éducation consiste à changer les mentalités pour apprendre aux individus qu'ils vont travailler une partie de leur vie seulement, qu'une autre partie ils vont se recycler et qu'une autre partie il feront autre chose que de gagner leur vie. Il s'agit d'apprendre aux futurs citoyens qu'ils vont vivre dans le changement, même s'ils aimeraient mieux la stabilité. Apprendre à changer, apprendre à apprendre, apprendre à être heureux dans l'incertain, apprendre à être soi-même malgré les transformations de sa vie. Voilà le programme qui n'en est pas un.

Comment le système de l'éducation, qui est un système, pourra-t-il atteindre la souplesse nécessaire pour montrer aux futurs citoyens à naviguer dans des réseaux complexes en transformations constantes tout en gardant une certaine stabilité?

On ne peut pas séparer l'éducation de l'évolution de la société et de la réalité des jeunes.

En partant, les élèves des écoles primaires vivent aujourd'hui dans un milieu en transformation. La famille n'assume plus certains rôles traditionnels et c'est à l'école de pallier le plus pressé malgré de faibles ressources. Au primaire, normalement, on devrait apprendre à lire, à écrire, à compter et à se servir d'un ordinateur. On devrait également s'éveiller à l'histoire de l'homme, à la géographie et à la pratique de l'anglais. Sans compter les apprentissages pratiques de certains comportements tels que l'hygiène et les activités physiques et artistiques. Il y en a pour six bonnes années.

Comment structurer ces enseignements? Voilà où il faudra faire preuve d'originalité. Les jeunes d'aujourd'hui regardent la télévision, écoutent des disques, jouent sur les ordinateurs ou les Nintendo. Comment les professeurs peuvent-ils concurrencer ces moyens de communication? Comment l'enseignement peut-il rivaliser avec les appareils technologiques d'aujourd'hui? Comment susciter l'intérêt pour les études devant l'attrait des jeunes pour les divertissements électroniques?

Il ne faut pas oublier que les jeunes d'aujourd'hui sont tombés dans la marmite de la potion magique de l'électronique en naissant. Si les enseignants ne veulent pas paraître dépassés par les événements et si l'école veut se mettre à jour, on doit intégrer les moyens électroniques dans l'enseignement.

Il ne s'agit pas de faire écouter des films continuellement pour être à la page, ni de faire jouer sur ordinateurs les jeunes pour avoir l'air cool. Il s'agit plus simplement d'utiliser à doses diverses les moyens de communication contemporains.

Le système de l'éducation québécois a pris un sérieux retard sur le développement technologique tant au niveau du nombre d'ordinateurs que de leur utilisation. Il y a là un urgent besoin d'agir. Plus que d'un simple outil pédagogique, l'informatisation peut devenir un sérieux stimulant pour les étudiants et les professeurs.

Rien ne pourra remplacer le contact humain entre un professeur et des étudiants. La classe comme lieu de stimulation mutuelle et de ressourcement est indispensable. Un bon pédagogue devrait pouvoir gérer son temps entre l'apprentissage classique magistral et l'utilisation des outils électroniques mis à sa disposition.

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Guy Ferland