La Lanterne de Diogène

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Le Pouvoir

D'une part le pouvoir est accepté (parents-enfants, gouvernement-citoyens, patrons-employés, professeurs-élèves, etc.) et d'autre part il est critiqué (trop de pouvoir des gouvernements, des patrons, des parents, des hommes sur les femmes, des médias, etc.)

Le pouvoir semble aussi partout : dans les relations interpersonnelles entre amis (leader d'un groupe, d'une classe, d'un couple, etc.). Le pouvoir apparaît surtout quand il y a conflit entre les individus.

Définition ( Jean Baechler, Le pouvoir pur) :

A = dominant

B = dominé

Les types de pouvoir

 

Nature

Moyen

Effet

PUISSANCE

Force

Peur

AUTORITÉ

Prestige

Adhésion

DIRECTION

Compétence

Consentement

La puissance

Situation : B ne reconnaît pas le pouvoir de A.

Moyen : La force utilisée par A peut être aussi bien physique que morale.

Effet : Les sanctions (punitions) et la peur des sanctions ont un rôle essentiel dans ce type de pouvoir.

Limites : A ne peut faire confiance à ceux qu'il domine. Il craint toujours la révolte. Il doit constamment surveiller les dominés. Il divise les dominés, récompense la délation, distribue des traitements de faveur, donne des privilèges à certains, de faux espoirs à d'autres. Machiavel dans Le Prince a donné des recettes de ce type aux tyrans. Faire la guerre à l'extérieur. Dans L'Orange, Alex utilise ce cocktail de manœuvres.

Exemples : Tyran ou dictateur, un parent violent, toutes les formes de chantage, etc.

L'autorité

Situation : A incarne une valeur que B reconnaît et qui le fait adhérer au pouvoir de A.

Moyen : Cette valeur peut être l'intelligence, la richesse, la sagesse, la beauté, un don quelconque, etc.

Effet : B reconnaît et accepte le pouvoir et la supériorité de A. A est un héros ou un être qui a du prestige aux yeux de B. B admire A et s'identifie à lui. A n'a pas à utiliser de sanctions, car si B déplaît ou désobéit à A, il se sentira coupable. Pas besoin de punition alors.

Limites : Il impose à A de toujours prouver sa valeur au dominé. Il faut toujours qu'il soit le meilleur ou digne d'admiration.

Exemples : les parents pour un jeune enfant, un chef politique charismatique, un leader `qui possède une forte personnalité dans un groupe, toute personne qui est l'idole d'une autre, une vedette sportive, de la chanson, du cinéma, etc.

 

La direction

Situation : C'est B, ou l'ensemble des B, qui délègue son pouvoir à A. Modèle de la démocratie. Le pouvoir appartient théoriquement toujours à B (au peuple).

Moyen : C'est sur la base de la compétence présumée dans un domaine d'activité donné que B délègue le pouvoir à A.

Effet : Il s'agit en quelque sorte d'un pouvoir prêté par les B à A.

Limites :

  1. circonscrit : c'est-à-dire limité à une tâche particulière et définie; ce n'est pas un pouvoir total ou absolu;

  2. temporaire : c'est-à-dire limité à une période de temps fixée à l'avance;

  3. réversible : cela signifie que les B peuvent retirer à A son pouvoir s'ils ne sont pas satisfaits de ses services.

 

Exemples : tous les gouvernements et dirigeants élus, un juge, le président d'un syndicat, etc.

En fait, ces trois types de pouvoir sont des abstractions. Dans la réalité, il est rare que l'on retrouve ces trois formes de pouvoir à l'état pur. René Lévesque, Pierre Elliot Trudeau et Ronald Reagan, par exemple, avaient été élus pour leurs compétences et leur charisme. Le pouvoir réel consiste souvent à un assemblage de ces trois types de pouvoir.

La responsabilité morale du dominé

On montre souvent la personne qui a du pouvoir comme un monstre, un gros méchant. Pourtant, le pouvoir est un jeu qui se joue à deux. Le dominé, à moins de vivre dans une relation de pouvoir basée sur la puissance pure, consent ou adhère au pouvoir du dominant. Certains dominés cherchent des sauveurs, des prophètes, des idoles, des leaders, pour les diriger. Il n'y a pas que des désavantages pour les dominés

Avantages des dominés : sécurité, pas de pression à prendre des décisions, pas de responsabilité, force du groupe, etc.

Désavantages des dominants : Poids des responsabilités, pressions des décisions, nécessité de prouver continuellement sa valeur et ses capacités, dépendance à l'égard du pouvoir, logique des hauteurs (on se sent supérieur), peur de perdre le pouvoir, etc.

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