Citations et questions

Fahrenheit 451 de Ray Bradbury

Citation 1:

«On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence. La censure, aujourd'hui, est vomie par tout le monde. Et, en effet, ce ne sont pas les livres d'adversaires, ce ne sont pas les idées séditieuses que l'on condamne au bûcher de l'oubli : ce sont tous les livres et toutes les idées. Et pourquoi les condamne-t-on? Pour la raison la plus simple : parce qu'ils n'attirent pas assez de public, parce qu'ils n'entraînent pas assez de publicité, parce qu'ils ne rapportent pas assez d'argent. La dictature de l'audimat, c'est la dictature de l'argent. C'est l'argent contre la culture (...).»

Jean d'Ormesson, Figaro du 10 décembre 1992, article cité dans la préface à Fahrenheit 451.

Questions :

Dans quel sens peut-on dire que l'argent est contre la culture?
Est-ce que les livres sont condamnés à l'oubli parce qu'ils n'attirent plus assez de gens?
Qu'est-ce qui explique que les livres ne trouvent plus assez de public pour se maintenir à l'avant-scène des moyens de communication?
Qu'est-ce que veut dire l'expression dictature de la majorité?
Est-ce que la communication audiovisuelle est en train d'étouffer la communication écrite?

Citation 2 :

«Puis, au vingtième siècle, on passe en accéléré. Livres raccourcis. Condensés, Digests. Abrégés. Tout est réduit au gag, à la chute.» p.82

Questions :

Êtes-vous d'accord avec la première phrase de cette citation? (Le vitesse tue. Tasse-toi mononcle.)
Voyez-vous l'ironie dans le style d'écriture des trois phrases suivantes?
Qu'est-ce qu'on réduit au vingtième siècle? Donnez des exemples.
Donnez les deux sens contextuels du dernier mot de la citation précédente.

Citation 3:

«Accélérez encore le film, Montag. Clic? Ça y est? Allez, on ouvre l'œil, vite, ça défile, ici, là, au trot, au galop, en haut, en bas, dedans, dehors, pourquoi, comment, qui, quoi, où, hein? Hé! Bang! Paf! Vlan, bing, bong, boum! Condensés de condensés.» p. 83

Questions :

Que décrit le capitaine Beatty dans cet extrait?
Publié en feuilleton en 1953, le roman préfigure quelle innovation technologique ici?

Citation 4 :

«La scolarité est écourtée, la discipline se relâche, la philosophie, l'histoire, les langues sont abandonnées, l'anglais et l'orthographe de plus en plus négligés, et finalement presque ignorés. On vit dans l'immédiat, seul le travail compte, le plaisir c'est pour après. Pourquoi apprendre quoi que ce soit quand il suffit d'appuyer sur des boutons, de faire fonctionner des commutateurs, de serrer des vis et des écrous?» p. 83-84

Questions :

Croyez-vous que cette description de l'école est encore valable aujourd'hui?
Est-ce que les phénomènes énumérés dans la première phrase tendent à s'accentuer ou à diminuer?
Vit-on dans l'immédiat?
Est-il vrai que seul le travail compte aujourd'hui?
À quoi servent la culture et l'apprentissage quand tout s'automatise?

Citation 5 :

«Plus vaste est le marché, Montag, moins vous tenez aux controverses, souvenez-vous de ça! Souvenez-vous de toutes les minorités, aussi minimes soient-elles, qui doivent garder le nombril propre. Auteurs pleins de pensées mauvaises, bloquez vos machines à écrire. Ils l'ont fait.» p.86

Questions :

Quelle est la conséquence immédiate de la constatation contenue dans la première phrase? (Voir l'article sur la télévision qui tue.)
Que condamne la deuxième phrase?
Qui sont les «ils» de la dernière phrase? Et qu'ont-ils fait?

Citation 6 :

«Il n'y a pas eu de décret, de déclaration, de censure au départ, non! La technologie, l'exploitation de la masse, la pression des minorités, et le tour était joué, Dieu merci.» p.86

Question :

En partant de cet extrait, expliquez d'où provient la mise à mort des livres et comment elle s'exerce.

Citation 7 :

«Le système scolaire produisant de plus en plus de coureurs, sauteurs, pilotes de course, bricoleurs, escamoteurs, aviateurs, nageurs, au lieu de chercheurs, de critiques, de savants, de créateurs, le mot "intellectuel" est, bien entendu, devenu l'injure qu'il méritait d'être.» p.86-87

Questions :

Que valorise le système scolaire, d'après Beatty?
Que devrait-il favoriser?
Est-il vrai que le mot «intellectuel» est devenu une injure?

Citation 8 :

«On a toujours peur de l'inconnu. Vous vous rappelez sûrement le gosse qui, dans votre classe, était exceptionnellement "brillant", savait toujours ses leçons et répondait toujours le premier tandis que les autres, assis là comme des potiches, le haïssaient. Et n'était-ce pas ce brillant sujet que vous choisissiez à la sortie pour vos brimades et vos tortures?»

Question :

D'après cet extrait, pourquoi le brillant est-il le bouc émissaire des autres élèves?
Partagez-vous l'idéologie de l'ignorance qui se manifeste dans l'attitude décrite dans la dernière phrase?

Citation 9 :

«On doit tous être pareils. Nous ne naissons pas libres et égaux, comme le proclame la Constitution, on nous rend égaux. Chaque homme doit être l'image de l'autre, comme ça, tout le monde est content; plus de montagnes pour les intimider, leur donner un point de comparaison.»

Questions :

Pourquoi devons-nous tous être pareils? (Pensez à l'annonce de Sprite et à son slogan contradictoire qui dit : Écoute-toi, bois du Sprite...)
Êtes-vous d'accord avec l'affirmation du début de la deuxième phrase? Pourquoi?
Qui a tout intérêt à nous rendre égaux?
À quoi sert le nivelage par le bas décrit dans la dernière phrase?

Citation 10 :

«Conclusion! Un livre est un fusil chargé dans la maison d'à côté. Brûlons-le. Déchargeons l'arme. Battons en brèche l'esprit humain. Qui sait qui pourrait être la cible de l'homme cultivé? Moi? Je ne le supporterai pas une minute.» p.89

Questions :

Dans quel sens peut-on dire qu'un livre est une arme?
Pourquoi un homme cultivé nous prendrait comme cible?
Que devrait-on faire des livres alors?

Guy Ferland

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