La Lanterne de Diogène

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Notes de cours pour accompagner l'étude du manuel de Michel Métayer, La Philosophie éthique, enjeux et débats actuels, aux éditions ERPI.

La morale de Kant

Rappel des limites de la morale des sentiments :

a) proximité et favoritisme (les amis, la parenté, etc.);
b) aveuglement sur les conséquences ( l'enfer est pavé de bonnes intentions, Les vrais perdants, etc.);
c) et inconstance de l'humeur (bonne humeur et mauvaise humeur).

Rappel de la règle d'or et de ses limites :

a) Subjectivité (juge à partir de soi ce que l'on doit faire aux autres);
b) trop de sentiments encore (dans la formulation de la règle d'or on peut remplacer voudrait par aimerait, un sentiment);
c) et formulation qui prête à confusion (si on met la règle à la forme positive, cela donne des inconséquences).

Parler de la vie de Kant en insistant sur la rigueur, pour ne pas dire la rigidité, de son train de vie. Anecdotes amusantes.

La raison mène la vie pratique de Kant. Il se donne lui-même des règles de vie pratique. La devise des Lumières selon Kant : Penser par soi-même («Aie le courage de te servir de ton propre entendement»).

Ne pas se laisser faire par les autres par exemples : se laisser guider par la religion, la société, l'autorité, la mode, etc. pour déterminer ce qui est bien ou mal.

Pour agir de façon vraiment moral, pour être au-dessus de tout soupçon de sentimentalisme, de subjectivisme, de favoritisme, de conformisme, il faut agir par pur devoir de bien faire, par bonne volonté. Pas par intérêt, par égoïsme, par désirs de plaire, par esprit d'obéissance, etc.

Il faut passer par-dessus ses besoins, ses sentiments, ses intérêts et ses désirs personnels pour être moral.

Exemples du prince et du faux témoignage.

Un principe d'action devrait être une règle purement rationnelle, car tous les humains rationnels devraient pouvoir agir comme je le fais en ce moment quels que soient leurs origines, leurs sentiments, leurs intérêts personnels, leurs besoins, etc.

D'où la formulation de l'impératif catégorique (règle d'action absolue pour tous).

I. Impératif catégorique :

«Agis toujours de telle sorte qu'on puisse, sans absurdité, ordonner à tous les hommes dans toutes les circonstances, d'agir comme tu agis toi-même en ce moment.»

Pour l'application concrète de cette règle, il faut se poser la question suivante avant d'agir : Est-ce que tous les humains rationnels pourraient agir comme moi dans n'importe quelle situation?

Quatre exemples d'application de la loi morale et trois formulations du principe d'universalisation.:

a) Mensonge et le non-remboursement d'un emprunt, cela conduit à la contradiction du geste;
b) suicide ou meurtre, cela conduit à la destruction de l'humanité;
c) venir en aide à quelqu'un, va contre les intérêts fondamentaux de tout être rationnel.

Trucs : ne pas considérer les sentiments; ne pas tenir compte des morales sociales et ignorer les circonstances de l'action et les conséquences du geste. Action purement rationnelle alors.

Problèmes de la théorie de Kant : Quelques cas limites devant l'autel de la loi morale : le mensonge pour sauver un ami (exemple du Mur), la grand-mère à l'agonie et le sauvetage des rescapés du Titanic.

Dilemmes moraux, en réalité on tient compte des circonstances.

Autre formulation moins abstraite de l'impératif catégorique :

Comme toutes les personnes sont rationnelles et libres d'utiliser leur raison, elles méritent toutes le même respect dû à leur liberté et dignité d'êtres humains. D'où la règle suivante.

II. La règle du respect de la personne

Traite toujours l'humanité dans ta personne comme dans la personne d'autrui comme une fin (un être libre et digne), jamais simplement comme un moyen (un objet, une chose).

Question à se poser pour l'application de la règle :  Est-ce que je respecte la liberté et la dignité de l'autre en agissant comme je le fais?

On peut «utiliser» l'autre d'une certaine façon en jouant avec lui, en faisant l'amour, en bavardant, en lui demandant des services (tondre la pelouse, faire la vaisselle, sortir les vidanges, etc.) en autant qu'on obtienne son consentement libre que cela puisse être moralement juste à ses yeux.

Exemples des parents divorcés qui prennent leurs enfants en otage, ou des proxénètes qui utilisent les prostituées comme des objets. Et les prostituées elles-mêmes? Et les artistes doués qui ne font que des œuvres commerciales pour faire de l'argent?

Pour Kant, il s'agit de la même loi morale dite différemment. Est-ce véritablement le cas?