La Lanterne de Diogène

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Notes de cours pour accompagner l'étude du manuel de Michel Métayer, La Philosophie éthique, enjeux et débats actuels, aux éditions ERPI.

Fondement de la morale

I- Le fondement social de la morale

D'où vient la morale? Les valeurs morales? Pourquoi agissons-nous en fonction du bien et du mal?

 1) Thèse : La morale provient de la société, à travers un processus d'éducation et de socialisation. L'être humain est naturellement social. Sa survie en dépend. Et la société inculque des valeurs par l'intermédiaire des parents et des autres autorités.

C'est donc parce qu'il est naturellement social que l'être humain devient moral.

Bébé, l'être humain n'est ni moral, ni immoral, il est plutôt amoral. Voir la théorie de Freud : Le Ça, le surmoi et le moi. Développement vers la moralité du bébé humain.

Il est pulsion, désirs, besoin. Il apprend le jugement moral à travers l'éducation de ses parents qui opposent aux pulsions et aux besoins primaires le principe de la réalité sociale. Il y a un antagonisme (lutte) entre les intérêts personnels de l'individu et les intérêts sociaux de l'ensemble de l'entourage. Mais si la morale provient de la société, est-ce que nous possédons essentiellement la morale de notre entourage, de notre famille, de notre société? Dans quelle mesure? Et plus une société est fortement structurée, comme dans les sociétés traditionnelles, plus la morale sociale est imposée à l’individu.

 2) Problèmes

a)      Le caractère autoritaire de la morale sociale : Pas de liberté individuelle acceptée lorsque la morale sociale est fortement structurée. C’est le conformiste de la morale sociale imposée à l'individu par des dogmes, des vérités révélées, des normes, etc. L’obéissance à l’autorité (paternelle, royale, religieuse) constitue la vertu morale essentielle. Exemples :

b)      La morale sociale engendre la croyance dans la supériorité de son système de valeurs sur les autres (ethnocentrisme). Cela amène une vision étroite du phénomène moral et, par conséquent, une morale du troupeau s'instaure : on ne veut pas accepter les morales différentes et tout le monde doit être pareil. Aspect grégaire. Exemple de la fête nationale du Québec. Cette tendance du troupeau entraîne l'exclusion des gens différents ou qui ont une morale différente è xénophobie de la morale sociale. Dans un groupe donné, gang, société, classe, etc., on exclut les déviants. Plus la société est structurée fortement, comme dans les sociétés traditionnelles, plus la morale sociale est forte, exigeante et exclusive.

C'est que la morale sert à assurer la cohésion du groupe.

c)      Le relativisme culturel désigne le fait que les valeurs morales n’ont pas de caractère absolu et universel et qu’elles sont liées à la réalité singulière de chaque société. Sociétés différentes è morales différentes et valeurs morales différentes. (Ethnocentrisme inversé). Pourtant, il existe plusieurs exemples de valeurs morales ou de pratiques sociales difficilement acceptables. Le racisme, l'esclavage, le sexisme, la polygamie, les sacrifices humains, le cannibalisme, l'excision du clitoris.

À donner comme exemple, les valeurs morales d'antan au Québec, les valeurs des Américains, des Français.

II- La morale de la liberté

1) Thèse : La liberté est la condition nécessaire de la morale. C'est la possibilité de choisir entre deux actions possibles, l'une bien et l'autre mal, qui permet de faire un geste moral. La morale suppose la liberté, sinon, on est comme des robots qui se soumettent à la morale sociale de notre groupe. Alors seulement, dans un geste de liberté, l'individu façonne sa morale à partir des valeurs proposées par sa société, son éducation et d'autres sources (médias, amis, etc.).

 Morale universaliste : Tous les individus sont libres et égaux. Ce sont dorénavant les personnes qui choisissent leurs valeurs morales parmi celles proposées par l'ensemble de la société.

 Donner des exemples de valeurs morales (des buts ou des objectifs de vie qui dépassent les désirs égoïstes et individuels ; qui provoquent des remords, de la honte ou du mépris quand ils ne sont pas respectés ; et qui renvoient à un idéal humain) acceptables aujourd'hui :

 2) Problèmes :

 a) Il s'instaure un renversement des valeurs dans les sociétés modernes occidentales : l'individu n'est plus soumis aux diktats de la morale sociale grégaire, mais il devient lui-même le dictateur de sa morale auprès du groupe è dictature des différences individuelles, la société ne peut plus brimer d'aucune façon la liberté des individus (liberté d'expression, de religion, de pensée, etc.), droits innombrables de toutes les minorités auprès de la majorité è individus rois. C'est à la société de rendre des services pour protéger ces droits multiples.

 Phrase célèbre de Kennedy : ……………………………………………………

 b) Problèmes de la liberté comme fondement de la morale : chacun a droit à son système de valeurs, toutes les valeurs se valent. Relativisme individuel de la morale. Individus différents à valeurs différentes. Ce qui amène une crise des valeurs, car il n'y a pas de hiérarchie des valeurs.

 Exemples de valeurs difficilement conciliables : Famille vs pas d'enfants; indépendance du Québec vs fédéralisme; le travail est une libération vs asservissement ou malédiction; égalité vs droit du plus fort; compétition vs entraide; .individualisme vs solidarité; matérialisme vs idéalisme; etc.

 c) La seule valeur qui reste valable pour tous dans cette optique, c'est la liberté elle-même comme valeur suprême. C’est une valeur sans contenu, qui ne dit pas ce qu'il faut faire, ce qui est bien ou mal, mais qui limite l'empiétement sur la liberté des autres valeurs.

 Slogan d’aujourd’hui : ma liberté se termine où celle de l'autre commence. Ce qui veut dire concrètement quoi? Ambiguïté des limites. Qui définit les limites? Est-ce que Bill Gates possède le même degré de liberté que ses employés dans les usines à Taiwan? Bush et le droit à la guerre, Levi's et les employés; Pierre Karl Péladeau et ses employés des imprimeries; employeurs et employés, parents et enfants, État et citoyens, Wal-Mart et ses associés, etc.