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(L')
Orange mécanique
«L'homme
est un loup pour l'homme» Thomas Hobbes
«L'homme est naturellement bon» J.-J. Rousseau
1. —
Pourquoi Alex et ses acolytes sont-ils violents?
2. — Comment Alex exerce-t-il son pouvoir sur ses frères?
3. — Est-ce que la répression règle le problème de la violence et de la
criminalité? Pourquoi?
4. — Quel est le problème majeur du traitement Ludovico?
5. — Comment la société réagit-elle à la réinsertion d’Alex?
6. — Comment le politicien exerce-t-il son pouvoir sur la population en général
et sur Alex en particulier?
7. — Y a-t-il un personnage du film qui soit du côté de la moralité?
8. — Peut-on dire que l’histoire d’Alex ressemble à une Rédemption?
9. — Finalement, Alex est-il une victime des temps modernes? Est-il
définitivement guéri?
Pistes de
lecture du film
Jean
Tulard, Guide des films, Paris, Laffont, 1990, v.2, p.349 : «Un film choc
sur la violence. Kubrick explique : “Alex, au début du film, représente l’homme
dans son état naturel. Lorsqu’on le soigne, cela correspondrait
psychologiquement au processus de la civilisation. La maladie qui s’ensuit est
la névrose même de la civilisation qui est imposée à l’individu. Enfin la
libération que ressent le public à la fin correspond à sa propre rupture avec la
civilisation.”.»
Ch.
Loubet, «Paysage du monde à venir», in Pédagogue, Février 1973, p. 293-299 :
«Alex, ce cobaye symbolique, cet homme «sauvage», puis déchu, puis «récupéré»,
cet Adam de l’âge technologique, porte bien son nom sur lequel on peut rêver.
Est-il surtout l’a-social qui refuse la loi (A-Lex), ou celui à qui l’on refuse
la parole, l’individu sans droit politique, réduit à l’état d’objet (a-lego)
jusqu’à ce qu’il se révolte pour enfin s’exprimer? Son histoire en tout est
aussi une fable politique. [...] L’homme rendu fou par sa création est
maintenant prisonnier des facilités que donnent les machines : les droogs bien
sûr utilisent la technologie (voitures, armes, etc.), mais l’État plus
subtilement la retourne contre l’homme et atteint jusqu’à son essence : au terme
de ce processus on atteint la destruction de l’homme. Qu’est-ce que l’individu,
que reste-t-il de sa conscience s’il n’a plus le droit au mal, s’il est
conditionné à agir dans UN sens, fut-il le “meilleur”? Avec la liberté meurt
l’espèce qui perd sa raison d’être. [...] Et la violence — en tant qu’expression
d’une agressivité naturelle de l’homme ou d’une personnalité contenue qui ne
peut qu’exploser — ne peut pas être entièrement réprimée. Aucune société d’ordre
n’est possible si elle n’admet pas la “part maudite”, celle du désordre qui est
aussi création, recherche. Toute invention n'est-elle pas violence faite au
système?»
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