La Lanterne de Diogène
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Orange mécanique Cinéma D'abord un chef-d'œuvre cinématographique. Un des dix plus grands films de l'histoire du cinéma. Images, sons, prises de vue, couleurs, cadrages, montage, décors, habillements, etc. Tout est pensé en vue d'obtenir un effet d'étrangeté, de distanciation. Un film atemporel. Arts Ensuite, une des plus grandes œuvres artistiques de tous les temps. Toutes les formes d'art sont mises à contribution : cinéma, théâtre, musique, art visuel, bande dessinée, littérature, jeux de langues, traduction, etc. C'est une œuvre de vengeance qui se retourne contre soi de façon artistique. Au départ, un drame dans la vie réelle d'un écrivain qui se transforme en œuvre d'art. L'art qui suggère au lieu de montrer. Pas documentaire, pas sensationnaliste. Un film dans lequel l'artiste expose sa conception de l'art. «C'est drôle comme les couleurs de la vie semblent vraiment vraies que lorsqu'on les voit sur un écran de cinéma», dit Alex. Morale et politique Enfin, une œuvre de morale. Une forme de thérapie qui mène à la lucidité et au pardon? De l'état sauvage d'Alex à l'état social en passant par les différentes morales proposées à travers l'histoire. Une réflexion sur la violence et son contrôle tout aussi violent. Un constat décapant sur la réalité du monde moderne. La marginalité, la criminalité, la normalité, la société, la politique. Tout y passe. Comment vivre ensemble? Littérature Le dernier chapitre du livre de Burgess propose un espoir, c'est l'espoir de l'écrivain qui se rend compte de son intention de vengeance qui se transforme par l'art en compréhension et en pardon. Comme si la littérature avait transformé la pulsion sauvage de vengeance primaire («œil pour œil, la violence engendre la violence») en compréhension et en espoir. Ce dernier chapitre n'apparaît pas dans le film de Kubrick. Pourquoi?
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