Attitude
précieuse et attitudes fâcheuses
Pour
chercher la vérité sur
ce qu’est la réalité et sur comment elle fonctionne,
l’humain peut procéder de différentes manières. Appelons « attitude
précieuse » l’attitude triple qui consiste simultanément (1)
à chercher la vérité collectivement
plutôt qu’individuellement, (2) à éviter les
obstacles au jugement éclairé du mieux qu’il soit humainement
possible de le faire, et enfin (3) à juger de la valeur de vérité
des idées exclusivement par les
deux critères de vérité des sciences, que ceux-ci soient adaptés
et appliqués à la vie quotidienne ou qu’ils soient appliqués tels
quels à la recherche scientifique. Appelons « attitude fâcheuse »
toute autre attitude employée pour chercher la vérité.
Retour
au haut de la page
|
Le
doute et la certitude
L’humain
est faillible et sujet à se tromper plus facilement et plus souvent
qu’il n’aime à le croire. Pour cette raison, lorsque vient le temps
de se prononcer sur la valeur de vérité des idées, les sciences
sont sceptiques, conservatrices et pointilleuses. Mais cette attitude
n’est pas la manifestation concrète d’un principe caché qui affirmerait
qu’il n’y a pas de certitude possible en sciences, mais seulement
des conjectures plus ou moins probables. Nous ne parlons ici bien
sûr que de certitudes pratiques : nous avons établi que la
certitude philosophique est impossible à atteindre (voir « certitude
philosophique et certitude pratique »). Cette attitude
est plutôt une démarche – une méthode – qui a pour but, justement,
de dépasser la faillibilité humaine et le doute que celle-ci entraîne
nécessairement pour accéder à la certitude pratique, ou à tout le
moins à des idées qui soient « très probablement vraies ».
Si, au début d’une nouvelle recherche, les scientifiques doutent
de presque tout, ce n’est pas dans le seul but de douter ni parce
que ce doute méthodique serait insurmontable : c’est dans le
but explicite d’être, à la fin de cette recherche, très sûrs – et
parfois même certains (de façon pratique) – de ce dont ils ne douteront
plus.
Si
le doute était effectivement, en pratique, insurmontable ou si les
humains étaient incapables de trouver mieux que des conjectures
plus ou moins probables, il n’y aurait pas de progrès possible.
L’accumulation progressive et historique de connaissances de plus
en plus étendues et de plus en plus profondes ne serait pas une
réalité. Les transformations radicales que nous avons
pu opérer, grâce au développement de nos connaissances
scientifiques, sur notre mode de vie et sur notre environnement
- ces transformations étant bien tangibles et bien réelles
! - ne seraient pas non plus des réalités. Pensons
en particulier au rythme exponentiel de croissance
de notre population...
Retour
au haut de la page
|
De
déceptions en révélations
Les
réponses que nous apportent les sciences ont le grand défaut de
nous décevoir doublement. Dans un premier temps, elles détruisent
nos rêves d’une réalité quotidiennocentrique,
anthropocentrique et anthropomorphique, conçue à notre image, pour
nous et à notre mesure… Dans un deuxième temps, elles nous « forcent »
à accepter une vision de la réalité où nous nous sentons inimaginablement
minuscules, perdus, inutiles, sans raison d’être, accessoires, accidentels,
voire étrangers… Les réponses scientifiques écorchent notre orgueil
et nous contraignent à l’humilité…
…
mais une fois ce prix payé, elles nous ouvrent les portes d’un monde
infiniment plus vaste, fascinant, stimulant, complexe, démesuré,
excitant, merveilleux, exubérant, excessif, dérangeant, déroutant…
et surtout infiniment plus VRAI que le monde auquel nos illusions
quotidiennocentriques,
anthropocentriques, anthropomorphiques et narcissiques nous confinent
! Pensons à la double nature onde-corpuscule des particules microscopiques
et à leur comportement aléatoire, aux effets relativistes (contraction
des longueurs, dilatation du temps, universalité de la vitesse de
la lumière et impossibilité de dépasser celle-ci), à la génétique,
à la complexité et à l’universalité de la chimie des êtres vivants
(du pissenlit à l’humain, du céleri au calmar géant, de l’amibe
au moineau domestique, des bactéries aux scorpions, des levures
aux dinosaures, etc.), à l’évolution des espèces, au Big Bang, à
l’expansion de l’univers, à l’âge gigantesque de l’univers, à la
centaine de milliards de galaxies de l’univers connu, à la centaine
de milliards de neurones interconnectés du cerveau humain, au nombre
inconcevable d’atomes que contient le corps humain…
En
plus, la découverte du contenu et du fonctionnement de la réalité
nous ouvre une autre porte : celle de la maîtrise de la réalité.
Ce n’est qu’en connaissant la réalité telle qu’elle est vraiment
que nous pouvons agir adéquatement et efficacement sur elle pour
la transformer de sorte à atteindre nos buts. Le succès des sciences
en cela est inégalé, pour le meilleur comme pour le pire :
médecine moderne, électricité, télévision, radio, G.P.S. (« global
positionning system »), voitures, réfrigérateurs, téléphones
cellulaires, avions, moyens contraceptifs, ordinateurs, Internet,
astronautes sur la Lune, bathyscaphes, génie génétique…
mais aussi bombes nucléaires, armes chimiques et bactériologiques,
pollution, changements climatiques, destruction de la couche d’ozone,
surpopulation…
et enfin quantité de livres passionnants à explorer qui n’ont pu
être écrits que grâce aux sciences ! En comparaison, les contributions
à la modification des conditions de vie de l'humanité
(pour le meilleur comme pour le pire) faites par les religions et
les philosophies, ou encore par la magie, les supposés pouvoirs
psychiques (télépathie, télékinésie,
etc.), ou les pseudo-sciences en tous genres (astrologie, homéopathie,
etc.) paraissent bien minimes.
En
ce qui concerne la quête de la vérité (sur
ce qu’est la réalité et sur comment elle fonctionne) ainsi
que la modification de notre mode de vie et de notre environnement,
les succès (pour le meilleur comme pour le pire) de la démarche
scientifique, accomplis en
seulement 400 ans d’histoire, dépassent largement tous les succès
cumulés par les démarches religieuses et philosophiques en plusieurs
millénaires d’histoire. En outre, les sciences sont les seules à
être capables de dépasser le domaine
perceptible de la réalité et à frôler les limites de la capacité
à imaginer des humains sans se perdre dans la fiction. Les sciences
sont ainsi les seules à être capables de sonder le réel dans tous
ses domaines, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, domaines
accessibles exclusivement par le travail concerté des sens, des
instruments de mesure, de la logique, des mathématiques, de la raison,
de l’imagination et par un travail collectif et historique des humains.
Quelle oeuvre colossale ! La démarche scientifique avec ses résultats
constitue sans doute la plus grande réalisation de l’humanité entière,
de toutes ses cultures et de toute son histoire.
Ce
début de 21e siècle est, du point de vue de la quête de la vérité
sur
ce qu’est la réalité et sur comment elle fonctionne,
sans précédent. Bien entendu, les réponses actuelles apportées par
les sciences ne sont encore qu’incomplètes et fragmentées.
Nous n’avons pas encore UNE
science unifiée qui engloberait toutes les autres sciences et
contiendrait tout ce qu’il y a à savoir sur la réalité : nous
avons encore beaucoup de recherche fondamentale à faire. Mais nous
avons déjà commencé à découvrir les plus grands secrets de l’univers
qui fascinent l’humanité depuis toujours : le secret de la
constitution de la réalité (les
cinq éléments naturels) ; le secret du fonctionnement de la
réalité (les lois déterministes, immuables et éternelles de la physique
et de la chimie ainsi que l’indéterminisme en tant que propriété
émergente des systèmes complexes constitués d’un grand nombre de
parties) ; le secret de la création (le Big Bang) ; le secret de
la vie (génétique, chimie de la vie et évolution des espèces) ;
et enfin… le secret de la conscience (neurologie, psychologie et
éthologie)… Non seulement nous savons aujourd’hui que l’humanité,
la Terre et l’univers n’ont pas toujours existé, mais en plus nous
sommes capables d’estimer leurs âges et de dévoiler les détails
de leurs histoires ! Seule la démarche scientifique est capable
de produire de pareils résultats. Sans la démarche scientifique,
ces questions fondamentales de l’ontologie seraient demeurées à
jamais des mystères insondables.
Notre
représentation mentale de la réalité est un double partiel, partiellement
faux et fragmenté de la réalité, dont le support
matériel se situe dans les connexions spécifiques entre les
neurones de notre cerveau. Voir
« l'analogie
du piano et de la mélodie ». La recherche scientifique
a pour but de rendre notre représentation mentale de la réalité
: 1) moins partielle, en y ajoutant de nouvelles connaissances ;
2) moins partiellement fausse, en y retirant des croyances erronées
déjà présentes ; et enfin 3) moins fragmentée
en découvrant les relations cachées entre des faits
en apparence sans rapport. Voir « croyance
ou connaissance ? ». Le but ultime des sciences est de construire
une représentation mentale de la réalité qui
soit complète, complètement vraie et complètement
unifiée.
Soyons
heureux de vivre au début du troisième millénaire : nous faisons
partie de l’infime minorité de tous les humains qui ont existé depuis
la nuit des temps qui peut goûter à un niveau de compréhension de
la réalité d’une étendue et d’une profondeur époustouflantes. Les
quelques générations qui coexistent en l’an 2000 sont les premières
générations de toute l’histoire de l’humanité, parmi les 5000 générations
qui se sont succédées depuis l’apparition de notre espèce Homo
sapiens, parmi les 500 générations qui se sont succédées depuis
les balbutiements de l’agriculture et de la sédentarisation (les
4500 premières générations de notre espèce ayant vécu exclusivement
en groupes nomades de chasseurs cueilleurs), et parmi les 300 générations
qui se sont succédées depuis l’invention de l’écriture, à avoir
le privilège d’avoir des réponses – parfois complètes, parfois partielles
– à des questions qui furent des mystères absolument inaccessibles
durant la quasi totalité de l’histoire humaine.
Biologiquement parlant, nous sommes identiques aux hommes de Cro-Magnon
qui ont peint la grotte de Lascaux. C'est uniquement sur le plan
culturel que l'humain a changé au cours des derniers 100
000 ans, en particulier au niveau de sa production d'images et d'idées
pour représenter la réalité.
Retour
au haut de la page
|
La
tolérance, la lucidité et le dogmatisme
Parfois,
au nom de la tolérance et du respect de la liberté de pensée, on
proclame que « chacun a raison de croire ce qu’il veut. »
Cette attitude revient à affirmer que « toutes les idées se
valent. » Comme si la réalité avait une « personnalité »
multiple qui donne raison à chacun de se la représenter à sa convenance.
Or, la réalité a une « personnalité » unique et objective
(c’est-à-dire dont l’existence et la nature sont indépendantes de
nos sensations, de nos perceptions, de nos connaissances, de l’étendue
de nos connaissances, de nos croyances, de nos désirs et hors de
portée de notre volonté). La vérité (au sens ontologique)
n'est pas relative à chacun ! Certaines idées sont
vraies alors que d'autres sont fausses, peu importe ce que les humains
en pensent ou veulent en penser. Il faut plutôt proclamer que « chacun
a le DROIT de croire ce qu’il veut, même s’il a tort. Chacun a le
droit de se placer volontairement et de rester volontairement dans
l’erreur. » On a le droit de choisir entre chercher à connaître
la réalité telle qu’elle est vraiment ou se contenter de vivre dans
ses fantaisies. Mais seul le premier choix est légitime du point
de vue de la quête de la vérité sur ce qu’est la réalité et sur
comment elle fonctionne : on n’a jamais raison de faire le
deuxième choix. Autrement dit, le fait que « croire ce qu’on
veut » soit légitime dans le contexte de la vie en société
n’entraîne aucunement que cela soit également légitime dans le contexte
de la quête de la vérité.
L’attitude
qui consiste à proclamer que « chacun a raison de croire ce
qu’il veut » jette le bébé avec l’eau du bain. L’eau du bain
est la volonté d’imposer ses idées aux autres ; le bébé est la capacité
des humains à distinguer le vrai du faux, à condition de respecter
une certaine démarche (la démarche scientifique). Cette attitude
nie l’autorité des sciences pour ce qui est de la quête de la vérité
sur ce qu’est la réalité et sur comment elle fonctionne. Pourtant,
cette autorité est plus que démontrée par les changements radicaux
que nous avons effectivement opérés, pour le meilleur comme pour
le pire, sur notre mode de vie et sur notre environnement, au cours
des 400 dernières
années, grâce justement à la démarche scientifique. La démarche
scientifique a déjà plus que démontré qu’elle est la seule démarche
valable pour chercher la vérité sur ce qu’est la réalité et sur
comment celle-ci fonctionne. D’ailleurs,
pourquoi l’humanité se serait-elle dotée d’une démarche aussi laborieuse,
pointilleuse et - surtout - dispendieuse que la démarche scientifique
si cette démarche ne produisait pas des idées qui sont meilleures
?
Le
dogmatisme ne réside pas, en réalité, dans la certitude que nous
avons que certaines idées sont, de façon absolue, meilleures que
les autres (du point de vue de la quête de la vérité sur ce qu’est
la réalité et sur comment elle fonctionne). Le dogmatisme réside
plutôt dans la manière dont nous établissons cette certitude :
cette certitude repose-t-elle sur le désir de croire, sur l’autorité
idéologique ou sur le charisme de certains individus, sur le conformisme,
sur l’un des nombreux obstacles au jugement éclairé… ou plutôt
sur la démarche scientifique ou encore sur la notion de certitude
pratique ?
L'équilibre entre la tolérance et la lucidité
peut être précaire et parfois difficile à saisir
clairement et distinctement. Il est beaucoup plus facile que nous
pourrions aimer à le croire de déraper et de tenter
d'imposer nos idées aux autres. La vigilance constante à
cet égard est donc absolument nécessaire ! Ajoutons
que les dérapages seront d'autant plus fréquents et
passeront d'autant plus inaperçus que nous rejetterons notre
lucidité, même si ce rejet se fait au nom de la tolérance.
Retour
au haut de la page
|
La
nécessité d’une philosophie des sciences différentielle
En
terminant, ajoutons que la philosophie des sciences doit être différentielle
sur deux plans : horizontal et vertical. Sur le plan horizontal,
la philosophie des sciences ne peut pas appliquer les mêmes principes
à toutes les sciences, de la physique et de la chimie à la sociologie
et à l’histoire. D’une part, en raison de la nature et de la complexité
très variables des objets et processus étudiés par les différentes
sciences. Voir à ce sujet « la
hiérarchie des sciences ». D’autre part, en raison des
capacités très variables des différentes sciences à produire des
réponses « très probablement vraies » ou « vraies
avec certitude (pratique) ». Sur le plan vertical, la philosophie
des sciences ne doit pas appliquer les mêmes principes aux théories
frontière et aux théories établies. Les premières sont toujours
provisoires et sujettes à éventuellement être rejetées et remplacées.
Les secondes sont très solides et très stables ; elles s’accumulent
progressivement dans le temps, ce qui permet à notre représentation
mentale de la réalité de devenir, historiquement, de plus en plus
étendue et de plus en plus profonde.
Retour
au haut de la page
|
Résumé
synthèse
Nous
allons maintenant rassembler les réponses qui ont été
données, dans les diverses parties de ce site, aux trois
buts poursuivis par ce site. Cette section rappelle donc les
idées essentielles du site et répète plusieurs
passages importants.
(1)
Expliquer ce qu'est la démarche scientifique, ainsi que la
manière dont elle procède pour chercher de nouvelles
connaissances et pour juger de leur valeur de vérité.
(2)
Présenter les fondements et les postulats philosophiques
de la démarche scientifique.
(3)
Expliquer en quoi et pourquoi la démarche scientifique est
la seule démarche valable pour chercher la vérité.
Comment distinguer le vrai du faux ?
|
(1)
EXPLIQUER CE QU'EST LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE, AINSI QUE LA
MANIÈRE DONT ELLE PROCÈDE POUR CHERCHER DE NOUVELLES
CONNAISSANCES ET POUR JUGER DE LEUR VALEUR DE VÉRITÉ.
La
démarche scientifique, en tant que quête de la vérité,
ne cherche pas à nous dire ce qui est bien ou mal, ce qu'il
faut faire et ne pas faire, ce qui est beau ou laid, ni quel est
le sens ou le but de la vie. Elle cherche exclusivement à
nous dire ce qu'est la réalité et comment celle-ci
fonctionne. La connaissance scientifique n'est ni bonne ni mauvaise
en soi : elle est neutre. Ce qui est bon ou mauvais, c'est ce que
nous décidons de faire… ou de ne pas faire avec le savoir
scientifique.
L'élément
central de la démarche scientifique consiste à confronter
systématiquement les idées aux faits objectifs concernés
: ce sont toujours les faits objectifs, indépendants des
humains, qui jugent de la véracité ou la fausseté
des idées.
(Voir
partie 8.)
Les 5 étapes de la démarche scientifique, qui constituent
la manière dont les diverses sciences procèdent pour
chercher de nouvelles connaissances et pour juger de leur valeur
de vérité, sont :
1
: La collecte et la quantification des faits.
2
: L'induction ou la création d'hypothèses (1) pertinentes,
(2) cohérentes, (3) quantifiables, (4) vérifiables
et (5) expliquant la plus grande diversité de faits possible
en faisant le plus petit nombre de suppositions possible.
3
: La déduction ou l'art de la prédiction par la logique.
4
: La validation des prédictions par des faits reproductibles.
5
: Le désir de cohérence externe.
La
démarche scientifique n'est pas une recette toute préparée
d'avance que les scientifiques se contentent de suivre à
la lettre, étape par étape. Il s'agit plutôt
d'un ensemble de principes, d'attitudes et de critères à
adopter dans la recherche de la vérité sur ce qu'est
la réalité et sur comment elle fonctionne. Ainsi,
dans la pratique, ces 5 étapes (ou quelques unes d'entre
elles) peuvent être mises en oeuvre simultanément dans
un domaine de recherche donné. Chacune de ces 5 étapes
constitue en soi une démarche scientifique valide.
Retour
à « Résumé synthèse
»
|
(2)
PRÉSENTER LES FONDEMENTS ET LES POSTULATS PHILOSOPHIQUES
DE LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE.
(I)
La double problématique de la quête de la vérité
(II) La nécessité d'une démarche rigoureuse
(III) Psychologie et raison
(IV) Le doute et la certitude
(V) Les 4 classes de postulats métascientifiques
(VI) L'évolution historique des sciences
(I)
LA DOUBLE PROBLÉMATIQUE DE LA QUÊTE DE LA VÉRITÉ
La
quête de la vérité, par l'humain, sur ce qu'est
la réalité et sur comment celle-ci fonctionne, débute
par deux problèmes majeurs.
(1)
L'esprit humain ne vit pas dans la réalité objective,
mais dans la représentation mentale qu'il s'en fait. Le seul
moyen qu'a l'esprit d'être en contact avec la réalité
objective est constitué des sens. Privé des sens,
l'esprit se retrouve en isolement complet. Toute représentation
mentale de la réalité est nécessairement partielle,
partiellement fausse et fragmentée. La quête de la vérité
a pour but de rendre la représentation mentale de la réalité
moins partielle (en y ajoutant de nouvelles idées vraies),
moins partiellement fausse (en y dépistant les idées
fausses pour les retirer) et moins fragmentée (en créant
des liens entre les différents éléments de
celle-ci).
(2)
La vérité n'est pas infuse : elle ne se trouve pas
déjà cachée à l'intérieur de
l'esprit. La vérité se trouve à l'extérieur
de l'esprit, cachée derrière les faits objectifs dont
l'esprit peut prendre connaissance par l'entremise de ses sens,
ou encore par l'entremise d'instruments de mesure (télescope,
microscope, spectromètre, etc.), ceux-ci constituant une
extension des sens.
Précisons
ce qu'on entend par « fait objectif » : l'existence
et la nature d'un fait dit « objectif » sont indépendantes
de nos sensations, de nos perceptions, de nos connaissances, de
l'étendue de nos connaissances, de nos croyances, de nos
désirs et hors de portée de notre volonté.
Un fait objectif existe à l'extérieur de l'esprit.
Un fait objectif existe en soi, même si personne ne le perçoit.
(II)
LA NÉCESSITÉ D'UNE DÉMARCHE RIGOUREUSE
La
double problématique de la quête de la vérité
entraîne que l'esprit qui cherche la vérité
doit se doter d'une démarche rigoureuse, afin de diminuer
les risques d'erreur. La vérité ne peut pas être
découverte n'importe comment ! La double problématique
exige de l'esprit qui veut connaître la réalité
objective qu'il distingue le vrai du faux sur la base de faits objectifs
extérieurs à lui. Cette exigence constitue l'élément
central de la démarche scientifique. La démarche scientifique
est la meilleure démarche humainement possible pour chercher
la vérité (au sens ontologique).
(III)
PSYCHOLOGIE ET RAISON
L'esprit
humain possède une certaine structure et un certain mode
de fonctionnement. Il faut tenir compte des éléments
de la psychologie humaine et du raisonnement qui sont sous-jacents
à toute quête de la vérité, en particulier
à la démarche scientifique.
(Voir
partie 4.)
Il faut tout d'abord faire la distinction entre les faits objectifs
en eux-mêmes, les sensations qui sont les signaux nerveux
envoyés par les organes sensoriels au cerveau, et la perception
qui est une activité exclusivement cérébrale.
La perception s'effectue en trois étapes : (1) le cerveau
sélectionne, parmi tous les stimuli qu'il reçoit à
un instant donné, ceux qu'il juge pertinents à ses
dispositions du moment ; (2) le cerveau organise les stimuli retenus
en un tout en créant des liens ; (3) enfin, le cerveau donne
un sens à ce tout.
«
Raisonner », ou « argumenter », consiste à
partir d'idées vraies pour en déduire de nouvelles
idées vraies. « Raisonner » est un art qui ne
se pratique pas n'importe comment.
(Voir
partie 3.)
Pour raisonner correctement, il faut d'abord respecter deux principes
fondamentaux de logique : le principe
d'identité et le principe
de non-contradiction. Le premier principe stipule qu'il faut
donner un sens unique et exclusif à un mot donné.
Si l'on désire utiliser ce même mot dans un autre sens,
il faut alors dire explicitement que l'on effectue ce changement
de sens. Sinon, la communication devient impossible. Le second principe
dicte qu'une affirmation ne peut pas, dans un même contexte,
être simultanément vraie ET fausse.
(Voir partie 5.)
Pour raisonner correctement, il faut de plus respecter les deux
critères de l'argumentation : le critère d'acceptabilité
des prémisses et le critère de suffisance des liens.
Le premier critère exige que les idées de départ
- les prémisses - soient elles-mêmes valides. Le second
critère exige que les prémisses entraînent nécessairement
la conclusion, celle-ci étant l'idée finale dont on
veut établir la validité par l'argumentation.
(Voir
partie 5.)
L'appel
à l'autorité, qui consiste à croire sur
parole ce qu'une personne affirme parce que nous avons suffisamment
de bonnes raisons de croire qu'elle dit vrai, est une nécessité
tant en sciences que dans la vie de tous les jours. Un appel à
l'autorité peut être valable ou non. Il existe quatre
règles qu'un appel à l'autorité doit respecter
pour être admissible.
(Voir
partie 6.)
Il existe de nombreux obstacles au jugement éclairé
qui découlent de la psychologie humaine et des règles
que la raison doit suivre. Rappelons-en les principaux (les nombres
qui suivent correspondent à ceux de la partie 6). (1) Le
« quotidiennocentrisme » consiste à croire implicitement
que ce que nous percevons effectivement de la réalité,
par nos sens, dans notre vie quotidienne, est représentatif
de l'ensemble de la réalité. (3) Le cerveau est sélectif
: il tend à ne retenir que les faits qui confirment ses croyances
et à oublier ceux qui les contredisent. (8, 9 et 10) Nos
souvenirs ne sont pas aussi sûrs que nous aimons à
le croire : ils se modifient avec le temps. Certains de nos souvenirs
peuvent même être carrément fictifs. (6, 7 et
11) Nous sommes incapables d'avoir présent à l'esprit,
simultanément, tout le contenu de notre représentation
mentale de la réalité. Cela entraîne que nous
pouvons entretenir des idées contradictoires sur le réel
sans nous en rendre compte. (15) Le désir de croire est un
obstacle majeur au jugement éclairé : il tend à
nous faire prendre nos désirs pour la réalité.
(16) Le conformisme consiste à adopter les idées des
autres plutôt que de développer son esprit critique
et de chercher à réfléchir par soi-même
de manière éclairée. (17) L'identification
à nos idées peut nous mener à confondre une
critique de celles-ci avec une attaque personnelle. (20 et 21) Nous
pouvons être paresseux, et même malhonnêtes, intellectuellement.
(30) Enfin, il arrive que des faits viennent confirmer ou réfuter
des idées de manière tout à fait accidentelle
; ces faits ne sont pas alors des preuves de quoi que ce soit. Afin
de contourner ce dernier obstacle au jugement éclairé,
les sciences ne retiennent que les faits qui sont reproductibles.
(IV)
LE DOUTE ET LA CERTITUDE
L'humain
est faillible et sujet à se tromper plus facilement et plus
souvent qu'il n'aime à le croire. Pour cette raison, lorsque
vient le temps de se prononcer sur la valeur de vérité
des idées, les sciences sont sceptiques, conservatrices et
pointilleuses. Cette attitude est une démarche - une méthode
- qui a pour but de dépasser la faillibilité humaine
et le doute que celle-ci entraîne nécessairement afin
d'accéder à des idées qui soient « très
probablement vraies », voire « vraies avec certitude
». Si, au début d'une nouvelle recherche, les scientifiques
doutent de presque tout, ce n'est pas dans le seul but de douter
ni parce que ce doute méthodique serait insurmontable : c'est
dans le but explicite d'être, à la fin de cette recherche,
très sûrs - et parfois même certains - de ce
dont ils ne douteront plus.
(Voir partie 7.)
À cet égard, il est essentiel de distinguer les
deux types de certitude : la certitude philosophique et la certitude
pratique. Une certitude philosophique est une vérité
absolue, démontrée et impossible à contester
: la certitude philosophique est, en pratique, impossible à
atteindre. Mais cela n'implique pas qu'on ne peut être certain
de rien : on peut, en pratique, être certain de certaines
choses même s'il est impossible de démontrer la certitude
de ces choses. Par exemple, on ne peut qu'être certain que
le jour et la nuit continueront à se succéder tant
et aussi longtemps que la Terre existera, même si on ne peut
faire une démonstration complète et absolue que ce
fait est certain. Il reste toujours de la place pour un doute «
philosophique », mais non pour un doute « pratique ».
Ainsi en est-il de l'affirmation de Descartes : « je pense
donc je suis » (même si Descartes considérait
cette affirmation comme une certitude philosophique). On parle alors
de certitudes pratiques. Une certitude pratique est une évidence
en soi dont la certitude est impossible à démontrer
tout autant qu'elle est impossible à nier sans que l'on se
paralyse soi-même et que l'on devienne incapable de fonctionner
dans son environnement quotidien.
Il ne faut pas confondre les certitudes pratiques avec les idées
infalsifiables. Il est certes impossible de démontrer, de
manière complète et absolue, la certitude de ces dernières
comme de ces premières… mais il est tout à fait possible
de nier une idée infalsifiable sans que cela n'entraîne
de conséquences absurdes ou nous rende incapables de fonctionner
au quotidien. Quelques exemples d'idées infalsifiables :
l'existence de Dieu, l'existence d'une âme surnaturelle, l'existence
des anges, etc. Une certitude pratique est une croyance dont la
certitude est indémontrable mais incontournable : une certitude
pratique est une nécessité. Une idée infalsifiable
est une croyance dont la certitude est indémontrable mais
non nécessaire : on peut s'en passer.
(V)
LES 4 CLASSES DE POSTULATS MÉTASCIENTIFIQUES
(Voir
partie 7.)
La démarche scientifique repose sur une série d'affirmations
considérées vraies. Ce site se contente d'énumérer
ces affirmations sans en discuter. Elles seront discutées
en détails dans le livre que je proposerai bientôt
à des éditeurs.
(VI)
L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES SCIENCES
Nous
ne connaissons, pour l'instant, que partiellement la vérité
sur ce qu'est la réalité et sur comment celle-ci fonctionne.
Bien que nous ne puissions que spéculer sur ce qui est encore
inconnu, nous pouvons néanmoins être certains (de façon
pratique) des théories scientifiques déjà établies.
Nous ne pouvons pas être certains de ce que seront les découvertes
ultérieures, mais nous pouvons au moins être certains
de ce qu'elles ne seront pas : elles n'entreront pas en contradiction
avec les théories déjà établies dans
le domaine de validité de celles-ci. Les découvertes
ultérieures pourront cependant remettre en question ce que
nous croyons être les frontières des domaines de validité
des théories déjà établies. Il est à
noter que ces frontières ne sont pas nettes et précises
: elles sont floues et graduelles.
Les
sciences ne progressent pas de façon discontinue, par rejets
successifs de théories établies et par leur remplacement
par des théories différentes. Elles progressent par
l'accumulation progressive et historique de connaissances de plus
en plus étendues et de plus en plus profondes. Les théories
qui ont été prouvées « demeurent toujours
vraies » (ne pas les confondre avec les théories en
développement, qui sont l'objet de la recherche actuelle,
et qui se situent à la limite du savoir humain) ; ce que
les nouvelles découvertes, inexplicables au moment où
elles sont faites, remettent en question, ce n'est pas les théories
déjà prouvées en tant que telles, mais plutôt
leurs domaines de validité (c'est-à-dire leurs portées).
Retour
à « Résumé synthèse
»
|
(3)
EXPLIQUER EN QUOI ET POURQUOI LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE EST
LA SEULE DÉMARCHE VALABLE POUR CHERCHER LA VÉRITÉ.
(I)
Trois démarches pour chercher la vérité
(II) Justification théorique
(III) Justification empirique
(IV) La liberté de pensée
(I)
TROIS DÉMARCHES POUR CHERCHER LA VÉRITÉ
En
simplifiant, on peut dire que l'humain, tout au long de son histoire,
a créé trois démarches différentes pour
chercher la « vérité » : les
religions, les philosophies et les sciences. Les religions sont
sans doute au moins aussi anciennes que notre espèce Homo
sapiens (100 000 ans) ; elles jugent de la valeur de vérité
des idées en prétendant à la révélation
divine ou encore en ayant recours à l'analogie. La démarche
philosophique a débuté il y a environ 2600 ans ; elle
a recours à la logique et fait souvent montre d'esprit critique
envers les conceptions de la réalité élaborées.
Enfin, pour la démarche scientifique, la raison est nécessaire…
mais insuffisante pour chercher la vérité. Toute idée
doit, en plus d'être cohérente, être en accord
avec les faits objectifs qui la concernent.
(II)
JUSTIFICATION THÉORIQUE
La
démarche scientifique est la seule démarche qui place
les faits objectifs avant les idées, qui donne priorité
aux faits objectifs sur les idées. Cela signifie que ce sont
toujours les faits objectifs qui tranchent entre le vrai et le faux,
et non pas les désirs, les préférences, les
opinions, les intuitions ou les intérêts de qui que
ce soit. Si une théorie, aussi plaisante et cohérente
soit-elle, ne concorde pas avec les faits qu'elle prétend
expliquer, alors elle est fausse et doit être soit modifiée,
soit rejetée. D'autre part, si une théorie concorde
avec les faits qu'elle prétend expliquer, alors elle est
considérée vraie et doit être acceptée,
aussi déplaisante ou déroutante soit-elle.
La
démarche scientifique est donc la seule démarche de
recherche de la vérité à être construite
sur la base d'un mécanisme d'autocorrection qui utilise comme
critères
de vérité des faits objectifs indépendants
des humains. Ce mécanisme a pour but de diminuer les risques
d'erreurs engendrés par la double problématique de
la quête de la vérité : (1) l'esprit ne vit
pas dans la réalité objective mais dans la représentation
mentale qu'il s'en fait ; (2) la vérité n'est pas
infuse : elle se trouve à l'extérieur de l'esprit.
Voilà en quoi et pourquoi la démarche scientifique,
bien qu'elle ne soit pas parfaite et qu'elle ne nous donne pas toutes
les réponses, est la seule démarche valable pour chercher
à connaître ce qu'est la réalité et comment
celle-ci fonctionne - que cette démarche soit appliquée
telle quelle en sciences ou qu'elle soit adaptée et appliquée
à la vie quotidienne. La démarche scientifique n'est
donc pas qu'une démarche parmi d'autres pour chercher à
connaître le réel, qui ne serait ni meilleure ni moins
bonne que les autres !
De
plus, les sciences sont les seules à être capables
de dépasser le domaine perceptible de la réalité
et à frôler les limites de la capacité à
imaginer des humains sans se perdre dans la fiction. Les sciences
sont ainsi les seules à être capables de sonder le
réel dans tous ses domaines, de l'infiniment petit à
l'infiniment grand, domaines accessibles exclusivement par le travail
concerté des sens, des instruments de mesure, de la logique,
des mathématiques, de la raison, de l'imagination et par
un travail collectif et historique des humains.
(III)
JUSTIFICATION EMPIRIQUE
Notre
espèce, Homo sapiens, existe depuis environ 100 000
ans. Prenons le temps de réaliser l'ampleur, l'étendue
et la profondeur des changements qui sont survenus aux niveaux (1)
de notre représentation mentale de la réalité,
(2) de notre mode de vie et (3) de notre environnement, au cours
du dernier 0,4 % de notre histoire (depuis Galilée, vers
l'an 1600), pour le meilleur comme pour le pire, grâce à
la démarche scientifique. Comparons maintenant ces changements
avec l'ensemble des changements survenus à ces trois niveaux,
grâce aux démarches religieuse et philosophique, au
cours des 99,6 % de notre histoire qui ont précédé
la venue de la démarche scientifique. Nous ne pouvons alors
que constater, par les faits et par l'histoire, que la démarche
scientifique a une efficacité et une puissance uniques qui
la distinguent radicalement des démarches religieuse et philosophique
! Notez que nous venons ici d'utiliser la démarche scientifique
elle-même - confronter les idées aux faits objectifs
- pour justifier l'idée que la démarche scientifique
est la seule démarche valable pour chercher la vérité
! Et ce, bien qu'elle ne soit pas parfaite et qu'elle ne nous donne
pas toutes les réponses.
(IV)
LA LIBERTÉ DE PENSÉE
Le
fait que la démarche scientifique soit la seule démarche
valable pour chercher la vérité restreint-il la liberté
de pensée ? Cela dépend de l'objectif que l'on poursuit
: on a le droit de choisir entre chercher à connaître
la réalité telle qu'elle est vraiment ou se contenter
de vivre dans ses fantaisies. Si l'on fait le premier choix, alors
notre représentation mentale de la réalité
doit être dictée par la démarche scientifique.
Cette dernière n'est pas démocratique. Si l'on fait
le deuxième choix, alors on peut croire ce que l'on veut,
mais on n'a pas alors le droit de prétendre chercher la vérité.
Si l'on veut réellement chercher la vérité,
alors, oui, notre liberté de pensée est restreinte
et encadrée par la démarche scientifique. Précisons
que ces restrictions et cet encadrement ne s'appliquent qu'aux questions
d'ordre logique et d'ordre métaphysique (ontologie et épistémologie)
; la démarche scientifique ne touche aucunement à
l'éthique, à l'esthétique, ni au sens ou au
but que l'on peut donner à sa vie. Chacun a donc le DROIT
de croire ce qu'il veut, même s'il a tort. Mais chacun n'a
pas RAISON de croire ce qu'il veut.
Du
point de vue de ce qu'est la réalité et de comment
elle fonctionne, il existe une vérité objective, c'est-à-dire
indépendante des humains, qui est unique. Cette vérité
n'est pas relative à chacun ! Toutes les idées ne
se valent donc pas : certaines idées sont vraies alors que
d'autres sont fausses, peu importe ce que les humains en pensent
ou veulent en penser.
Le
dogmatisme ne réside pas, en réalité, dans
la certitude que nous avons que certaines idées sont, de
façon absolue, meilleures que les autres (du point de vue
de la quête de la vérité sur ce qu'est la réalité
et sur comment elle fonctionne). Le dogmatisme réside plutôt
dans la manière dont nous établissons cette certitude
: cette certitude repose-t-elle sur le désir de croire, sur
l'autorité idéologique ou sur le charisme de certains
individus, sur le conformisme, sur l'un des nombreux obstacles au
jugement éclairé… ou plutôt sur la démarche
scientifique ou encore sur la notion de certitude pratique ?
Enfin
ajoutons, pour conclure, que la démarche scientifique ne
nous dit pas : « ne rêvez pas ». Elle nous dit
plutôt : « rêvez tant que vous voulez, mais faites
la distinction entre le rêve et la réalité ».
Retour
à « Résumé synthèse
»
|
COMMENT
DISTINGUER LE VRAI DU FAUX ?
Nous
pouvons maintenant répondre en toute connaissance de cause
à la question centrale de ce site : « comment distinguer
le vrai du faux ? » (On aurait pu reformuler cette question
ainsi : « comment fait-on pour connaître ? »)
Réponse : par la démarche scientifique, c'est-à-dire
par la confrontation systématique des idées aux faits
objectifs, ceux-ci étant utilisés comme juges de ce
qui est vrai ou faux, que cette démarche soit appliquée
telle quelle en sciences ou qu'elle soit adaptée et appliquée
à la vie quotidienne !
Retour
à « Résumé synthèse
»
|
|
Page
d'accueil
|
Copyright
Daniel Fortier 2002. Tous droits réservés.
|
|