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Introduction

1 : Philosophie

2 : Réalité

3 : Logique

4 : Psychologie

5 : Raisonnement

6 : Obstacles

7 : Postulats

8 : Sciences

Conclusion

 

 

PARTIE 3 : LA LOGIQUE

 

Il existe en philosophie et en mathématiques plusieurs théories très élaborées de la logique. Nous n’avons pas besoin de les aborder ici. Ce qui sera pour nous nécessaire et suffisant, ce sont deux principes fondamentaux de logique formulés par le philosophe grec Aristote (384-322 avant J.-C.) : le principe d’identité et le principe de non-contradiction. Lorsque nous parlerons de « logique », cela reviendra toujours à parler de ces deux principes. Lorsque nous dirons qu’une chose est logique, nous voudrons toujours dire qu’elle obéit à ces deux principes.

Partie 2

PLAN DE LA PARTIE 3

 

Ne pas confondre « réalité » et « langage »

Afin que tout soit clair, prenons le temps de distinguer « réalité » et « langage ». Le langage est un code arbitraire, déterminé par convention. Les mots sont des symboles qui se rapportent à quelque chose d’autre qu’eux-mêmes. Par exemple, le mot « bateau » désigne un objet réel qui n’est pas un mot : il ne faut pas confondre « l’objet bateau », que l’on pourrait désigner par un autre mot si on le voulait (comme, par exemple, « saucisse », « étoile » ou « varfutmictl »), avec « le mot bateau » lui-même.

Les deux principes de la logique s’appliquent autant à la réalité qu’au langage.

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Le principe d’identité

Appliqué au langage, ce principe dicte qu’il faut donner un sens unique et exclusif à un mot donné. Si l’on désire utiliser ce même mot dans un autre sens, il faut alors dire explicitement que l’on effectue ce changement de sens. Sinon, la communication devient impossible. Au mieux, l’auditeur ne pourra plus comprendre ce que la personne qui parle raconte, puisque que cette dernière n’utilise plus la convention initiale à laquelle s’en tient toujours l’auditeur. Au pire, la personne qui parle ne saura plus elle-même ce qu’elle raconte et ses propos n’auront plus aucun sens.

Par exemple, si je vous dit « j’aime naviguer en bateau, mais les bateaux ont besoin de digérer des insectes pour vivre », vous ne me comprenez pas. Pour vous, cette phrase n’a aucun sens. L’erreur que j’ai commise est de changer le sens que j’ai donné au mot « bateau ». Dans la première proposition, le mot « bateau » désigne l’objet qu’il est coutume de nommer « bateau » en français. Dans la deuxième proposition, le même mot « bateau » désigne un autre objet : l’objet « plante carnivore »… Suite à cette explication, la deuxième proposition, en soi, cesse d’être absurde… mais elle n’a plus aucun rapport avec la première ! Ainsi, mon affirmation, prise dans son ensemble, est dépourvue de toute signification. (Les objets « plante carnivore » et « bateau » ont des propriétés entièrement différentes et incompatibles… même si j’utilise le même mot pour les désigner tous les deux.)

Nous allons également appliquer ce principe à la réalité. Il signifiera alors qu’une chose (qu’il s’agisse d’un objet, comme un bateau, ou d’un processus, comme la loi de la gravitation universelle) est toujours et exclusivement identique à elle-même. Une chose ne peut jamais être autre chose qu’elle-même. L’objet « plante carnivore » (et non pas le mot) ne sera jamais un objet «  bateau », même si je décidais de le désigner par le mot « bateau ». La loi de la gravitation universelle ne fera jamais « tomber vers le haut » une pomme que l’on échappe. (On pourrait objecter à cette dernière remarque qu’il arrive qu’une feuille de papier que l’on échappe s’envole. Ici, c’est la présence d’un deuxième facteur, la résistance de l’air, qui fait plus que compenser la gravité, qui est responsable de ce mouvement. La feuille reste néanmoins soumise à la gravité. Allez dans une chambre scellée où l’on ferait le vide, ou encore sur la Lune où il n’y a pas d’air, et jamais une feuille de papier que vous y échapperez ne s’envolera.) Ce principe semble tellement évident qu’il peut paraître non pertinent de se donner la peine de le formuler explicitement. Cependant, nous voulons ici être exhaustif et formuler tous les principes sur lesquels se fondent la réalité et la recherche de connaissances. Si nous omettions de prendre conscience explicitement de certains principes, ceux-ci pourraient influencer nos raisonnements sans que nous nous en rendions compte.

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Le principe de non-contradiction

Appliqué au langage, ce principe dicte qu’une affirmation ne peut pas, dans un même contexte, être simultanément vraie ET fausse. Sans le principe de non-contradiction, il est impossible de dire quoi que ce soit. Si, dans un premier temps, la personne qui parle affirme une chose, puis, dans un deuxième temps et dans un même contexte, nie cette même chose, alors elle n’a rien dit du tout ! Elle n’est pas d’accord avec elle-même !

Par exemple, si je vous dis « j’aime naviguer en bateau, mais je n’aime pas naviguer en bateau », je ne vous ai absolument rien dit quant à mon rapport affectif avec la navigation. Mais si je vous dis « j’aime naviguer en bateau lorsque le temps est ensoleillé, mais je n’aime pas naviguer en bateau lorsque le temps est pluvieux », alors là je vous ai véritablement transmis de l’information. Une même proposition (« j’aime naviguer en bateau ») peut être simultanément vraie dans un contexte ET fausse dans un AUTRE contexte, mais pas dans le même.

Nous allons également appliquer ce principe à la réalité. Il signifiera alors qu’une chose (qu’il s’agisse d’un objet, comme un bateau, ou d’un processus, comme la loi de la gravitation universelle) ne peut pas, dans un même contexte, simultanément exister ET ne pas exister. Je ne peux pas affirmer que, parce qu’une feuille de papier que j’échappe s’envole, celle-ci n’est pas soumise à la gravité. Elle l’est tout autant qu’une pomme que j’échappe. De même, la pomme que j’échappe est tout autant soumise à la résistance de l’air que la feuille de papier qui s’envole. Mais la résistance de l’air n’a pas la même emprise sur une pomme que sur une feuille de papier.

Autre exemple : le fait que « les plantes carnivores ont besoin de digérer des insectes pour vivre » est toujours vrai… dans le contexte habituel où elles vivent (sol acide). Mais si on replantait ces plantes dans un autre contexte (sol riche en azote et en minéraux), peut-être que ce fait ne serait plus vrai et que les plantes carnivores pourraient se passer d’insectes.

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