Les
quatre branches de la philosophie
On
peut résumer la philosophie entière en affirmant qu’elle
cherche à établir trois choses : ce qui est vrai, ce qui est
bien et ce qui est beau. La philosophie se ramifie en quatre branches
principales : la logique et la métaphysique discutent du vrai,
l’éthique du bien et l’esthétique du beau.
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1 :
LA LOGIQUE
Son
but est de déterminer comment raisonner correctement afin de chercher
des vérités.
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2 :
LA MÉTAPHYSIQUE : L’ONTOLOGIE ET L’ÉPISTÉMOLOGIE
La
métaphysique se subdivise en deux disciplines : l’ontologie
et l’épistémologie.
L’ontologie
L’ontologie,
ou « discours sur ce qui existe », se pose les questions
les plus fondamentales : « qu’est-ce qui existe ? »
; « quel est le contenu de la réalité ? » ; « comment
la réalité fonctionne-t-elle ? » ; « quelles sont les
origines de la réalité ? » ; « quel sera le devenir de
la réalité ? » L’ontologie est parfois appelée la philosophie
première.
L’épistémologie
L’épistémologie,
ou « discours sur la connaissance », veut établir les
principes sur lesquels doivent se fonder les connaissances, celles-ci
ayant pour but de répondre aux questions ontologiques. Autrement
dit, la question centrale de l’épistémologie est : « comment
fait-on pour connaître ? »
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3 :
L’ÉTHIQUE
L’éthique
est la branche de la philosophie qui se penche sur les valeurs :
« qu’est-ce qui est bien ? » ; « qu’est-ce qui est
mal ? » ; « que faut-il faire ? » ; « que faut-il
ne pas faire ? » L’éthique réfléchit essentiellement aux principes
sur lesquels doivent se fonder les réponses à ces questions :
la raison, les sentiments, la recherche du plaisir, la destinée,
Dieu, le salut de l’âme, le profit immédiat, la survie à long terme
de l’espèce humaine, la création de richesse, l’équité sociale,
la santé, l’épanouissement de soi, l’individualisme, le collectivisme,
la paix, etc.
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4 :
L’ESTHÉTIQUE
L’esthétique
s’intéresse à ce qu’est la beauté et aux principes sur lesquels
elle se fonde (proportions idéales, harmonie des couleurs, etc.)
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Les
sciences
Où
situer les sciences par rapport aux quatre branches de la philosophie
?
Premièrement,
le but des sciences consiste exclusivement à chercher à répondre
aux questions ontologiques. Les sciences veulent établir ce qui
est vrai. De fait, l’invention de la démarche scientifique est le
résultat de la recherche du meilleur moyen qui soit humainement
possible pour chercher la « vérité », celle-ci étant comprise
dans un sens strictement ontologique. Les sciences ne font pas d’éthique
ni d’esthétique : elle ne discutent pas de ce qui est bien
ni de ce qui beau. Lorsque nous parlons de la « vérité »,
nous l’entendons dans un sens strictement ontologique.
Deuxièmement,
la recherche de connaissances par les sciences se fonde sur certains
principes qui relèvent à la fois de l’ontologie et de l’épistémologie.
Ces principes sont tout d’abord ontologiques en ce sens qu’ils constituent
des présomptions sur ce qu’est la réalité. Ils sont ensuite épistémologiques
en ce sens qu’ils servent de directives indiquant comment chercher
des connaissances, à partir, bien entendu, de ce qu’ils présument
qu’est la réalité. Ce qui vient d’être dit peut suggérer que ces
principes sont arbitraires ou gratuits et que, par le fait même,
les théories scientifiques qui en découlent n’ont qu’une valeur
toute relative ; qu’elles ne sont que provisoires et susceptibles
d’être rejetées et remplacées de façon presque aussi frivole que
l’on passe d’une mode vestimentaire à une autre… Nous verrons qu’il
en est pourtant tout autrement.
Troisièmement,
tout concept et tout raisonnement en sciences, autant au niveau
des principes métaphysiques fondateurs que des théories scientifiques
elles-mêmes, doivent être rigoureusement logiques. Si un concept
ou un raisonnement viole le principe d’identité ou le principe de
non-contradiction, il doit être modifié ou rejeté sur le champ.
En fait, ce rapport entre la logique et les sciences, comme nous
allons le voir, est en soi l’un des principes métaphysiques fondateurs
des sciences. Ce principe revient à dire : « hors de la
logique, point de vérité (au sens ontologique) ».
Nous
allons dorénavant nommer « métascience » la sous-discipline
de la métaphysique qui concerne les fondements philosophiques de
la démarche scientifique et la valeur de vérité des théories issues
de cette démarche. Ce site est donc un survol de la métascience,
qui est une discipline à la fois ontologique et épistémologique.
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Les
sciences et l’éthique
Rappelons
que les sciences ne nous disent pas ce qui est bien ou mal, ce qu’il
faut faire et ne pas faire, ni quel est le sens ou le but de la
vie. Rappelons également que la connaissance scientifique
n’est ni bonne ni mauvaise en soi : elle est neutre. Ce qui
est bon ou mauvais, c’est ce que nous décidons de faire… ou de ne
pas faire avec ce savoir que nous possédons et qui ne cesse de s’accroître.
La responsabilité de l’éthique scientifique incombe donc aux humains :
c’est à eux de faire ce travail que les sciences ne feront pas à
leur place. C’est aux humains de décider de ce qui est bien ou mal,
de ce qu’il faut faire et ne pas faire, en général comme avec les
connaissances scientifiques. Toutefois, pour être en mesure d’émettre
un jugement éclairé en éthique scientifique, il est essentiel de
maîtriser à la fois la base des connaissances scientifiques ET la
démarche scientifique, c’est-à-dire comment les sciences procèdent
pour découvrir de nouveaux savoirs, pour traiter ces savoirs et
pour juger de leur valeur de vérité. Pour être en mesure d’émettre
un jugement éclairé en éthique scientifique, il est indispensable
de s’approprier, au préalable, une culture scientifique de base
complète. (Mais il n’est pas nécessaire d’être soi-même un scientifique
professionnel !)
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