La Lanterne de Diogène

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[Démouler]
[Les singes]
[Lettre d'un élève]

Bonjour M. Ferland,

Tout d'abord, je vous remercie pour les liens d'articles que je n'avais pas lus.

Je tenais à vous contacter pour vous féliciter de la pertinence et de la justesse de votre article.

Je trouve votre propos fort pertinent et il est si rarissime qu'on entende quelqu'un réagir à cet état de chose. En fait c'était la première fois.

Moi, cela m'a fait grand bien. Je suis parent d'un jeune de 18 ans qui vient de terminer sa première année de cegep. Il a vu ses amis en stress intense en fin de session à cause surtout de la difficile conciliation travail-études, avec en prime, des échecs à certains cours qu'ils doivent reprendre à l'été. On ne s'en sort pas !

Comme parent, je me demande si d'autres pensent comme moi au sujet du travail et des contraintes énormes auxquelles ils se soumettent. Et pourquoi les jeunes du secondaire débutent-ils tant leur travail d'été dès les mois d'avril ou mai? Le pire reste à venir avec les examens du ministère de juin et le super-stress encore une fois.

Combien se retrouvent dans les bureaux de médecin, à passer des tests de mononucléose? ou à demander des antidépresseurs comme celle qui vous a répondu avait l'intention de le faire. Ou chez le psychiatre pour de l'anorexie.

En tant que parent qui prône le travail d'été et le temps plein aux études durant l'année (pour la 2ième année de cegep, je conçois alors quelques heures de travail le week-end.), sachez que je me trouve très marginale et même à contre-courant. Oui, j'ai mis de l'énergie à appuyer mon jeune dans sa réflexion sur le besoin d'un cellulaire. Besoin qu'il reconnaît ne pas avoir, et l'envie lui est passée.

Votre article sur les singes savants, je le copie et le remet à un parent d'enfant de 12 ans souffrant déjà d'anorexie (maladie répandue chez les ultra-performants). Espérant susciter la réflexion.

J'ai très apprécié votre façon de parler des jeunes, le regard que vous posez sur eux. On sent bien combien vous les aimez et croyez en eux. Et c'est de cela dont ils ont le + besoin: savoir, sentir que des adultes signifiants croient en eux. Cela leur donne des ailes, et les aide aussi à croire eux, en eux.

Ce qui m'a personnellement allumé à cette réalité est certes ma formation de psychothérapeute qui voit défiler tant de jeunes et moins jeunes travailleurs en situation de burn-out. Malades de performance, ils ont besoin d'apprendre à gérer leur vie à partir de leurs priorités, revoir leurs valeurs et évaluer leurs réels besoins. C'est tellement plus simple de prévenir.

Merci encore, et bon été,

Lectrice anonyme